Bergamo Max
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- Ultima modifica il Lunedì, 24 Aprile 2023 19:48
Max Bergamo est actuellement chercheur postdoctoral, chargé d’enseignement, auprès de la Ludwig-Maximilians-Universität de Munich (Munich School of Ancient Philosophy, MUSAPh). Auparavant, il a conduit ses recherches postdoctorales à l’École Pratique des Hautes Études (LEM, CNRS UMR 8584), à l’École Normale Supérieure (Centre Jean Pépin, CNRS UMR 8230) et à l’Istituto Italiano per gli Studi Filosofici de Naples.
Il a soutenu en 2021 une thèse, rédigée dans le cadre d’un accord de cotutelle entre Sorbonne Université (Centre Léon Robin) et la LMU de Munich (MUSAPh) sous la direction de Jean-Baptiste Gourinat et Oliver Primavesi, consacrée à la réception stoïcienne d’Héraclite, en particulier dans les domaines de la psychologie et de l’éthique. Bien que l’on sache que les stoïciens se sont réclamés d’Héraclite et ont considéré le présocratique comme un précurseur philosophique fondamental, une analyse approfondie de leur réception d’Héraclite et de l’influence qu’il a exercé sur la formation et la définition du système du stoïcisme n’avait pas encore été tentée. La thèse a donc cherché à établir quel est l’apport des lectures stoïciennes d’Héraclite pour notre connaissance et notre reconstitution de la philosophie de l’Éphésien, quelles appropriations nous devons refuser comme erronées et tendancieuses et quelles interprétations peuvent, de l’autre côté, nous aider à jeter la lumière sur la pensée, obscure par excellence, d'Héraclite.
Il travaille actuellement à un projet de recherche consacré à la réception d’Héraclite dans l’Antiquité tardive et le monde arabe, qui vise à fournir la toute première étude de la réception d'Héraclite dans l'Antiquité tardive. Le projet a pour but de montrer que la production philosophique et littéraire appartenant à des domaines de recherche comme la philosophie grecque, le christianisme et l'islam doit être prise en compte conjointement si nous voulons comprendre à la fois l'histoire interprétative et l'importance théorique des maximes d'Héraclite. Le projet ne se limite donc pas à inclure la réception grecque d'Héraclite, qui se rapporte en premier lieu à la tradition philosophique du néoplatonisme, mais embrasse aussi des domaines négligés par la recherche comme les écrits gnostiques de la bibliothèque de Nag Hammadi et les textes produits dans le cadre du mouvement de traduction du grec au syriaque et à l'arabe.
Ses intérêts de recherche portent aussi sur l’histoire du stoïcisme, à la fois d’époque hellénistique et impériale, et du néoplatonisme, sur la réception et la survie de l’héritage grec dans d’autres contextes culturels et linguistiques (copte, syriaque, arabe), sur la réinterprétation de la pensée grecque à l’époque moderne (p. ex. dans l’œuvre de Nietzsche) et sur l’historiographie de la philosophie antique et de la philologie classique.
Titre de la thèse : « Héraclite et les stoïciens » / « Heraklit und die Stoiker »
Co-direction : Jean-Baptiste Gourinat (Paris-Sorbonne, Centre Léon Robin) – Oliver Primavesi (Ludwig-Maximilians-Universität München)
Résumé de la thèse : Ma thèse consiste en une étude de la présence d’Héraclite dans le stoïcisme. On sait que les stoïciens, et déjà leur fondateur Zénon, se sont réclamés d’Héraclite et ont considéré le présocratique comme un précurseur philosophique fondamental. Cependant, une analyse approfondie de la réception d’Héraclite de la part des philosophes stoïciens et de l’influence qu’il a pu exercer sur la formation, ou au moins sur la définition, du système du stoïcisme n’a pas encore été tentée. Ma thèse vise donc à interpréter correctement la réception stoïcienne d’Héraclite avec la conviction que l’éclaircissement de cette problématique permettra de mieux reconstituer certains aspects de la philosophie stoïcienne. Il s’agit de sujets portants sur la cosmogonie (feu primordial, conflagration, éternel retour), la cosmologie (théorie des éléments, des contraires, du logos, de la "tension" universelle, du destin), la psychologie (âme du monde, âme individuelle), l’anthropologie (telos de la vie), la politique (loi humaine, loi divine) et la théorie de la vertu. Pour chaque thème, on devra vérifier si le concept en question révèle une influence directe d’Héraclite sur le système stoïcien ou s’il s’agit d’interprétations et d’appropriations de la pensée héraclitéenne avancées par une philosophie déjà bien définie et établie.
Au-delà de la reconstruction d’aspects importants de l’histoire du stoïcisme, ma thèse se focalise sur la tradition et sur la pensée d’Héraclite lui-même. En fait, les stoïciens ont été les premiers philosophes à fournir une interprétation et une reconstruction extensives de la philosophie d’Héraclite. On sait, par exemple, que Cléanthe composa quatre livres d’Interprétations héraclitéennes, et son Hymne à Zeus révèle une connaissance du libelle d’Héraclite très approfondie. Par conséquent, l’interprétation stoïcienne de la pensée d’Héraclite a exercé une très grande influence sur la lecture du présocratique à la fois dans l’antiquité et en époque moderne, jusqu’à aujourd’hui. Que l'on attribue à Héraclite, comme le font certains interprètes, la doctrine de la conflagration de l’univers ou que l’on explique son logos comme raison universelle, on ne fait que reprendre et répéter le point de vue de l’interprétation stoïcienne. Un second objectif général de ma thèse consiste donc dans l’effort d’analyser et d’établir la valeur des interprétations stoïciennes d’Héraclite, avec une attention constante à la reconstruction de la philosophie du présocratique en soi. On se demandera, par conséquent, quel est l’apport des lectures stoïciennes d’Héraclite à notre connaissance et à notre reconstruction de la philosophie de l’Éphésien, quelles appropriations devons-nous refuser comme erronées et tendancieuses et quelles interprétations, d’un autre côté, peuvent nous aider à jeter la lumière sur la pensée, obscure par excellence, d’Héraclite.